On entre « A la providence » comme dans une machine à remonter le temps qui nous ramènerait près de deux siècles plus tôt, en 1840, à l’époque où le faubourg était encore le territoire des artisans et ébénistes et que la quincaillerie Leclercq ouvrait ses portes.
Spécialisée en ferronnerie et serrurerie d’art, la boutique a en effet conservé sa patine d’origine, le charme authentique des vieilles pièces, qu’entretient Nicolas Barbato, ancien ingénieur en aéronautique et passionné d’histoire française, qui a repris les rênes de la maison il y a une vingtaine d’année en décidant de tout laisser en l’état. De l’extérieur, on remarque à peine la boutique si ce n’est la façade noire (dont on imagine qu’il suffirait de gratter les couches successives de peinture pour véritablement remonter le temps) et les quelques boutons de verres exposés derrière la vitrine qui scintillent discrètement à la lumière du jour. Puis quand on pousse la porte, le guichet en verre à l’entrée nous accueille dans cette véritable caverne d’Alibaba aux airs de livre animé. Ici, on a envie de tout toucher, de tirer chaque tiroirs, d’ouvrir chaque panneaux.
Partout des poignées de porte, des boutons en verre ou en métal, des boules de rampes aux formes incongrues exposés dans des vitrines ou accrochés a des panneaux de bois. Les produits vendus à la quincaillerie Leclerc couvrent une grande variété de styles et d’époques, de Louis VIII au style art déco.
A gauche du magasin, derrière des caissons vitrés, le mur en bois est tapissé d’une multitude de serrures et de clefs aux formes et ornements d’une diversité fascinante. De l’autre côté, derrière l’imposant comptoir en bois brut, des centaines de petits tiroirs en bois quadrillent le mur d’en face. On imagine qu’ils recèlent des trésors d’une époque lointaine.
Si paris est une ville musée, le Faubourg Saint Antoine en est l’atelier dont la quincaillerie Leclercq est l’un des plus anciens représentants.
A la providence – quincaillerie Leclercq
151 Rue du Faubourg Saint-Antoine, 75011 Paris