La céramiste Mayumi Yamashita

La céramique japonaise entre tradition et modernité

Higashikagawa-shi|Japon

Mayumi Yamashita est une céramiste japonaise née dans la préfecture de Kagawa. Après une formation de stylisme au Japon, elle part étudier l’artisanat contemporaine dans la ville de Falmouth en Angleterre où elle se spécialise dans la céramique. Elle obtient son diplôme en 2012. A la recherche de l’équilibre entre tradition et modernité, elle commence sa carrière en tant qu’artiste-céramiste. A son retour au Japon, elle installe son atelier dans la maison traditionnelle de ses grand-parents où elle se met à fabriquer des céramiques domestiques pour un usage quotidien.

J’aime les petits morceaux de céramiques qui restent quand je termine une pièce. Ce sont comme des fragments de couleurs. Je les conserve ensemble dans une jarre en attendant de les réutiliser.

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Rencontre

Avant de venir à Falmouth en Angleterre, j’ai exercé le métier de couturière au Japon. Je me sentais frustrée de faire la même chose tous les jours. J’avais besoin de changer d’environnement pour explorer ma créativité. Je pense que si je n’étais pas venue en Angleterre, je ne serais jamais devenue céramiste.

Pendant ma première année d’Université en Angleterre, j’ai étudié le design de textile puis en deuxième année, j’ai décidé de changer de spécialité et de suivre le cours d’artisanat traditionnel. Ca a été la bonne décision car j’ai finalement trouvé le médium qui me correspond le mieux.

L’apprentissage de la poterie m’a ouvert les yeux sur toutes les possibilités qu’offrait cette technique. Et ca correspondait à tout ce dont j’avais besoin pour m’exprimer. Maintenant, je me consacre 100% à la céramique.

Mon éducation japonaise a influencé ma manière d’aborder la création. Dans mon travail, je recherche constamment l’équilibre entre tradition et modernité aussi bien dans le design final, que dans les techniques et le matériel que j’utilise. Mon but est que mes créations s’adaptent parfaitement à tous les styles de vie.

Falmouth est une petite ville qui se situe dans les Cornouailles, à l’extrême sud de l’Angleterre. J’habitais tout près de belles plages de sables. Je pouvais marcher des kilomètres entiers le long de la côte. Le paysage est à couper le souffle. J’adorais me promener pendant la nuit et très tôt le matin. J’avais mes endroits préférés où j’aimais aller pour me rafraîchir l’esprit et évacuer mes frustrations quand je me sentais coincée.

Entourée par la gentillesse des habitants de Cornouailles et par la beauté des paysages, la période que j’ai passé à Falmouth est l’un des meilleurs moments de ma vie.

Je vis maintenant dans la maison traditionnelle de mes grand-parents au Japon. Il y fait vraiment froid l’hiver. Je suppose que vivre dans une maison traditionnelle japonaise, au milieu d’objets anciens (que j’ai récupéré pour la plupart dans le hangar de mon père et dans des brocantes) m’aide dans ma recherche de fusion entre tradition et modernité. L’effet est fascinant quand je pose mes poteries (même les plus colorées et modernes) sur les magnifiques tables en bois sombres. Les pièces deviennent instantanément autre chose.

Je suis passionnée par les couleurs et leurs combinaisons. Les couleurs grises et brunes de mes poteries sont très fortement inspirées par la gravure japonaise (ukiyoe) et la teinture artisanale. Ces couleurs sont difficiles à obtenir, mais je souhaite vraiment les voire sur mes céramiques.

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A l’origine, les japonais admiraient et enviaient la blancheur des porcelaines chinoises, mais ne pouvaient pas en fabriquer par manque d’argile blanche. Ils ont donc développé le « Kohiki » qui est devenue l’un des styles de céramiques les plus populaires au Japon. Le Kohiki se caractérise par son glaçage blanc obtenu par l’ajout d’une couche d’argile blanche liquide entre la terre et l’émail lors de la fabrication de la céramique.

Ma série Kohiki est un peu différente car j’utilise de l’émail mate. Mes céramiques paraissent très asiatiques tout en s’adaptant à tous les styles de vie. Avec l’usure, le Kohiki change d’apparence, laissant apparaître de petites craquelures sur sa surface. Certaines personnes détestent ce changement tandis que d’autres l’adorent. Bien sur, je fais partie de ceux qui adorent ca.

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One reply on “ La céramiste Mayumi Yamashita ”
  1. Bonjour!
    Je suis écrivain et peintre. J’adore ce que vous faites, j’y retrouve la simplicité et la beauté du wabi sabi.
    Vendez-vous vos théières?
    Marlène herrero

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